Le travail

J'ai la chance de ne pas être handicapée par la phobie au travail. En effet, le boulot, c'est le boulot. Mon esprit est bien occupé, ma journée est programmée à la minute près ce qui me laisse que peu de temps pour penser. Et c'est bien comme ça! J'ai eu des moments où je me suis sentie mal, des moments où la phobie m'a fait un petit coucou, mais jamais je n'ai cédé, jamais je n'ai laissé l'angoisse prendre de l'ampleur et j'en suis fière.

Oui, 3 semaines de travail au contact d'enfants derrière moi. Encore une et ce sera la fin. 

Cette semaine, j'ai travaillé avec des petits âgés entre 4 et 7 ans. A cet âge là, les maux de ventre sont assez fréquents. Et j'en ai fait les frais... tous les jours!

Tous les jours, au moins un enfant se plaignait d'avoir mal au ventre. Alors, je ne vous cache pas que dans ces moments là, mon coeur fait un salto. Mais j'ai toujours géré. J'avoue, qu'étant donné que j'étais en cuisine pour toute la semaine, j'ai d'office écarté de la cuisine les enfants qui se plaignaient.
Mon côté compulsive s'est un peu réveillé aussi, je les ai fait se laver les mains au moins 4 fois pendant les 3 heures de cuisine quotidiennes. Je les faisais laver les tables, et je lavais la cuisine au cif avec javel... En même temps, si vous aviez vu l'état des cuisines, vous auriez tous fait la même chose!!! C'était horrible! Vraiment dégueu... Et je ne voulais pas intoxiquer les enfants!

Je leur ai fait cuisiner uniquement des plats qui nécessite une cuisson afin d'éviter de manger un gâteau aux crottes de nez ou aux postillons! Ma collègue a fait du tiramisu, il en était hors de question pour moi! ( trop pathogène).

Alors ok, la phobie était là, mais pas l'angoisse. Je n'ai pas fait de crises au boulot, pas une seule même dans les moments difficiles.

Par contre une fois rentrée à la maison le soir, tout m'éclatait à la figure! Comme si toute l'angoisse accumulée la journée ressortait et s'exprimait le soir! Du coup, ça n'a pas loupé, tous les soirs, c'était l'angoisse. Pas de crise, l'angoisse toujours gérée, mais là quand même. 

Voilà, entendre tous les jours " j'ai mal au ventre", ça fout les boules. La perspective de la gastro est toujours présente. Mais la semaine est passée, et je vais bien. Je suis fière d'avoir réussi sans trop de soucis! 

Comme quoi, on peut être émétophobe et travailler en étant confronté à la peur, tout à fait nomalement ( ou presque)